
Festival "Le livre et l’art 2003" au Lieu Unique à Nantes
crédit photographique : © Sabine Massenet (360° de bonheur)
Prremière partie :
Sabine MASSENET (France) :
360° de bonheur. 6 min - 2003
«La publicité engage ainsi le consommateur dans une sorte de mode vécu de la substance, le rend complice d’une délivrance et non plus seulement bénéficiaire d’un résultat: la matière est ici pourvue d’états-valeurs.”OMO” en utilise deux assez nouveaux dans l’ordre des détergents : le profond et le mousseux. Dire qu’OMO” nettoie en profondeur c’est supposer que le linge est profond, ce qu’on n’avait jamais pensé, et ce qui est incontestablement le magnifier, l’établir comme un objet flatteur à ces obscures poussées d’enveloppement et de caresse qui sont dans tout le corps humain. Quand à la mousse...elle flatte chez le consommateur une imagination aérienne de la matière, un mode de contact à la fois léger et vertical... »
Roland Barthes, Mythologies, 1955
Germain HUBY (France) :
Germain fait sa télé. 2000/2002
Dans cette série qui se découpe en plusieurs épisodes, l’artiste incarne un personnage dont le quotidien pourrait ressembler à « Monsieur tout le monde ». Cependant, un dédoublement de la personnalité s’opère sur ce personnage qui ne s’exprime qu’avec les voix des protagonistes de la télévision.
# épisode 6 : les informations (l’insécurité). 3 min
# épisode 7 : chanter la vie (pascal sevran). 4 min
# épisode 8 : loft story. 4 min 30
Thomas BARBEY (France):
Vitrines. 1 min - 2000
En primant les jeux, on recherche le ressort de l’appât du gain pour faire rêver le téléspectateur avec un rêve à sa portée. « Panem et circenses » - du pain et des jeux, suffirait d’après le poète Juvénal au bonheur d’une population q’on apaise par le divertissement et les distributions de pain qui le précèdent.
Capital-Beauté. 1 min 28 - 2002
La beauté est une forme du capital, une valeur exponentielle. Ce n’est plus un objet de désir mais un objet fonctionnel, homologue des objets asexués.
Inversement, le moindre des objets investi implicitement sur le modèle du corps/objet de la femme, se fétichise pour que la force du désir puisse se muer en demande d’objets/signes. Ici les femmes deviennent objets, et là les objets sont sexués.
frédéric dumond (France) :
Les téléfictions sont un ensemble de pièces vidéos réalisées à partir d’émissions télévisées, principalement de séries américaines omniprésentes, parfois d’entretiens. Ce sont de courtes vidéos où chaque personnage se passe la parole, et produit ainsi un récit que le montage construit. Chacune est une fiction et un essai vidéo qui utilise les émissions télévisées comme un matériau de travail brut. Il s’agit d’en isoler des fragments qui permettent de basculer les séquences retenues sur un tout autre plan narratif et conceptuel, de manière à constituer un univers totalement différent, tout en conservant la trace de son origine.
téléfiction #2. 2 min3 0 - 2003
Loïc CONNANSKI (France) :
Empire II ... le retour. 31 min - 2001
Film à forte puissance obsessionnelle, chiant et fascinant : la beauté tragique du monde moderne. Réalisé avec des vrais bouts d’images américaines. Un chef-d’oeuvre incontournable sur le 11 septembre.
Double origine :
Eté 1964 : En pleine guerre froide, Andy Wharol intitule « EMPIRE » un plan fixe de 8H sur l’Empire State Building .
2 août 1914 : Franz Kafka résume sa journée dans son journal : « L’Allemagne a déclarér la guerre à la Russie. Après-midi piscine ». C’est le début de la fin pour l’empire austro-hongrois.
Ce qui transposé le 11 septembre 2001 donne : «Malgré le matraquage médiatique, ma catastrophe individuelle m’intéresse infiniment plus qu’une catastrophe collective située de l’autre coté de l’atlantique».
Andrej et Julia VELIKANOV (Russie) :
God with us. 10 min - 1994
Un certain regard sur l’histoire, construit à partir d’images diffusées à la télévision russe sur du jazz, musique interdite sous le régime soviétique.
Deuxième partie :
Laëtitia BOURGET (France) :
Biotope. 17 min - 2001
Une vidéo et une série de photos autour de l’existence quotidienne d’une vieille femme mise en relation avec les petites formes de vies parasites qui subsistent au sein d’un environnement urbain. Cet environnement apparaît comme un terrain propice au développement de petites vies, minuscules, autodéterminées et improductives. Une sorte de milieu naturel sans logique industrieuse, simplement occupé par des petits êtres chacun à leur place. Un lieu idéal pour s’éteindre doucement.
Vincent ROUX (France) :
Coupe ta tête dans les arbres. 16 min 40 - 2001
Instants suspendus pris de différents points de vue (au sol, sous terre et dans les airs) de personnes relevant la tête comme surpris dans une attente.