55 avenue Laplace - 94110 Arcueil
le 2 novembre à 18h00 et jusqu’à 22h00
Dans le cadre des Chantiers / Café de ciné-philosophie
et à l’invitation des écrans documentaires
Un Chantier / Café de ciné-philosophie autour du thème : de la moralité des images
Jean Luc Godard dit un jour que le montage est « affaire de morale ». Une morale qui concernerait donc la fabrique de l’image elle-même, l’acte de voir et celui de montrer, de faire des liens entre des images. Morale d’auteur ou de producteur, sans doute, mais aussi plus généralement de regardeur, s’inscrivant au niveau le plus élémentaire de la perception. Est-ce que tu vois ? Qu’est-ce que tu ne vois pas ? Qu’as-tu vu à Hisroshima ? Le cinéma sert à voir le petit en grand, à rendre visible l’invisible... telle est sa morale, qui se passe de discours voire s’en méfie.
Des images, cependant, nous avons aussi appris à nous garder. Du « cliché », d’abord, cette image qui arrête la pensée et la sensibilité elle-même, nous met à distance de l’autre. De la fonction hypnotique du visuel aussi, de la posture confortable du voyeur, de la bonne conscience indignée du spectateur des horreurs du monde, de la belle ou bonne image de la « comm » politiquement correcte. Une micro-politique des images reste à penser, collectivement, pour une nouvelle sensibilité au réel.
Cette réflexion, qui se poursuivra dans d’autres séances du chantier/café de ciné-philosophie, s’ouvre aujourd’hui avec les Ecrans documentaires, avec une programmation en deux parties, proposant des démarches d’artistes visuels s’appuyant sur une documentation. Tout d’abord, un prélèvement proposé par Didier Husson (directeur artistique du Festival ), dans la collection de « est-ce une bonne nouvelle » . Ensuite, une proposition photographique de Fréderic Tétart, qui questionne l’effacement des visages dans les images de la propagande contemporaine. Enfin, un montage de textes (Deligny, Daney, Deleuze) sera proposé au public.
Valérie Marange
Directrice artistique du Pré/Anis gras le lieu de l’autre.
Soirée en deux mouvements
1- programmation/diffusion est-ce une bonne nouvelle
2- présentation du travail de Frédéric Tétart (plasticien-photographe) «Personne», réalisé avec les habitants du quartier des Sablons (Le Mans, printemps 2007).
possibilité de restauration sur place
entrée libre
cette programmation/diffusion est-ce une bonne nouvelle
est une proposition de
Didier Husson, avec l’aide de véronique barani et de tous les artistes présentés.
La Collection
Exposé d’œuvres/fragments en deux mouvements à partir de l’intuition, du désir : L’invention des Territoires
La collection comme territoire(S) investis, arpentés, évoqués, exposés, contemplés, décodés, apostrophés,
Fragments aléatoires composés en aléas d’un soir : films d’artistes, vidéastes, écrivains, photographes, plasticiens
Contrastes, interférences, disjonctions, résonances.
Didier Husson
François DAIREAUX (France)
Les dormeurs - 3 min. 15 - 2006
Chaque jour de nouvelles personnes en attente d’un travail s’assoupissent dans un parc. Réalisée à Marrakech au Maroc.
Corinna SCHNITT - (Allemagne)
The sleeping girl - 9 min. - 2001
Un quartier d’habitation résidentiel d’une ville énigmatique totalement désertique. Dans une atmosphère fantomatique et inquiétante par son manque de vie, seule la présence humaine d’une voix sur un répondeur téléphonique vient rompre ce silence.
François DAIREAUX (France)
Villa - 51 sec. - 2004
Intrusion dans un domaine privé. Réalisée sur les bords de l’Oise en France.
Zhenchen LIU (Chine)
Shanghaï Shanghaï - 11 min. 37 - 2006
“Shanghaï Shanghaï” présente Shanghai comme elle est conçue, pensée, imaginée en maquettes et en images de synthèse, et par ailleurs, il présente la réalité de quartiers sacrifiés. Ce film confronte trois types d’images, image utopique de cette ville, image métaphorique et image documentaire.
Sara MILLOT (France)
La Bande anonyme - 14 min. - 2007
« La première des trois formes de société dont se détache, comme d’un arrière-plan sombre et primitif, notre société basée sur l’amitié personnelle et l’amour, est ce qu’on appelle la bande anonyme.
Elle apparaît chez de nombreux invertébrés comme les seiches et les insectes, et même l’homme peut, dans certaines conditions déterminées, retomber en panique à l’état de la bande anonyme et ainsi régresser. » (Konrad Lorenz)
Taysir BATNIJI (Palestine)
Transit - 6 min. 30 - 2004
Filmer ou photographier dans les lieux de passage entre l’Égypte et Gaza est interdit. Le manque d’images conséquent au fait précité est mis en exergue dans cette vidéo par le montage : des images fixes prises hâtivement, irrégulièrement ponctuées d’espaces vides (noirs), apparaissent sous forme de diaporama, la seule dimension sonore étant le bruit d’un projecteur diapo. Pour tout dénouement, une unique séquence en mouvement (ralenti). Transit, réalisé en septembre 2004, reflète les conditions de la difficile, voire de l’impossible, mobilité des Palestiniens aujourd’hui.
..... pause .....
yann beauvais (France)
Hezraelah - 44 sec. - 2006
Des propos sur la guerre récente au Liban.
Régis PERRAY (France)
Bataille de neige contre Tag Nazi - 3 min. 30 - 2004
Dans cette seconde vidéo du diptyque "contre les tags nazi", Régis Perray ramasse la neige à ses pieds et la lance contre une des nombreuses inscriptions antisémites, ici "Les juifs au gaz", sur les murs de la ville de Lublin en Pologne. Ainsi, pour l’hiver, la neige blanche recouvre, cache de façon éphémère ce tag.
Christian BARANI (France)
entre-temps- 31 min. 30 - 2006
Une marche dans une vallée qui contourne le Manaslu. La présence fantomatique mais bien réelle des maoïstes m’empêche de filmer dans les premiers jours. Puis les militaires disparaissent, l’image peut exister. Durant cette avancée, une caméra super8 capte le temps de la marche où l’esprit glisse, se fragmente, se boucle, s’émeut et une caméra vidéo enregistre le temps qui se déploie.
Jean-Michel ESPITALLIER (France)
Mieux vaut prévenir... - 3 min. 30 - 2004
« Mieux vaut prévenir... » est un texte extrait de "En Guerre" paru en avril 2004 chez Inventaire-Invention.
Par accumulation grotesque de noms de guerriers (ou de figures ridicules : Hulk, Rintintin, le gang de la banlieue sud, etc...), Jean-Michel Espitallier, fidèle à ses modes opératoires (liste, dérision, comique), parodie le discours de l’état-major américain qui, au cours de l’hiver 2002-2003, assurait que les Etats-Unis n’attaqueraient pas l’Irak tout en amassant des troupes un peu partout dans la région.
Ce texte a été ensuite « machiné » par Pierre-Alexandre Loy et Nicolas Frize pour être projeté sur un mur de l’hôpital Saint-Lazare à Paris, à l’occasion des Nuits blanches 2004.