les activités
 
- TROIS POINTS DE SUSPENSION

Conseil Général de l’Oise
1, rue Cambry 60000 Beauvais
Le 20 mai 2006


à l’invitation de Emmanuel ADELY, écrivain

dans le cadre de la résidence d’artistes du Conseil Général de l’Oise à Beauvais

“lire, écouter, voir”

ARTISTES PRÉSENTÉS :
Emmanuel ADELY - frédéric dumond - Jean-Michel ESPITALLIER - Jérôme GAME - Germain HUBY - Tilo LAGALLA - Pascal LIÈVRE - Cezar MIGLIORIN - David ORTSMAN - Régis PERRAY

En boucle sur moniteurs :
yann beauvais - frédéric dumond - Edouard LEVÉ - Vincent ROUX

crédit photographique : © Emmanuel Adely (Le couteau entre les dents)


Cette programmation/diffusion est-ce une bonne nouvelle est une proposition de Emmanuel Adely, Véronique et Christian Barani avec l’aide de tous les artistes présentés.

Jérôme GAME (France)
Seules les variations sont réelles
12 min. 43 - 2005
Jérôme Game est poète.
Ce n’est en l’occurrence ni le début ni la fin du récit qui importent, mais sa voie de passage, difficile, inédite, qui s’ouvre à mesure qu’on la force, mais qui peut se frayer vite aussi, dans l’inconnu, en glissade, dérapage, freins desserrés. Bien que savante dans son contenu, cette écriture n’a rien de neurasthénique ni de pesant dans sa forme ; au contraire, elle semble en sustentation, instillée d’irrévérences comme de générosité, de regards sur soi, sur l’autre, sur les turbulences de la rencontre. “Je mets un marteau piqueur dans la syntaxe, dit Jérôme Game, pour la faire tourner sur elle-même, hoqueter, pour la briser. Ce bégaiement, cette décomposition de la chair du mot sont le régime moteur de ma sensation : en sursaut, avancée, recul, en butée sur des grumeaux qu’il faut pulvériser, puis, l’obstacle disparu, au galop, un emballement, quand les choses vont de soi.” métaphore du texte, illustration, fiction.
Annie Zimmermann - Urbanisme n°341

Régis PERRAY (France)
Les mots propres
Dépoussiérer, balayer, frotter, laver, serpiller, astiquer sont ses maîtres mots, ses MOTS PROPRES.
Ces tâches ménagères, que la plupart d’entre nous associe à l’idée de labeur, corvée, besogne, travail, sont l’objet principal de l’activité artistique de Régis Perray. De Nantes à Kinshasa, de Poitiers à Lublin en passant par Saqqara et Roubaix, ces gestes qui nous sont communs, emprunts à une activité familière, prennent avec Régis Perray une autre dimension. Tel un archéologue en avance sur le temps, Régis opère avant l’ensevelissement, avant l’oubli dans une agitation parfois vaine mais toujours acharnée qui en rajoute à la pensée, à la poésie de sa démarche.
Laver une épitaphe dans le cimetière protestant de Lublin
3 min. 40 - 2003
Une éponge et de l’eau réveillent, quelques instants, une épitaphe dans le mur de l’église protestante de Lublin, avant que l’eau ne s’évapore et que le marbre ne redevienne terne.

Jean-Michel ESPITALLIER (France)
Mieux vaut prévenir 3 min. 30 - 2004
«Mieux vaut prévenir...» est un texte extrait de "En Guerre" paru en avril 2004 chez Inventaire-Invention. Par accumulation grotesque de noms de guerriers (ou de figures ridicules : Hulk, Rintintin, le gang de la banlieue sud, etc...), Jean-Michel Espitallier, fidèle à ses modes opératoires (liste, dérision, comique), parodie le discours de l’état-major américain qui, au cours de l’hiver 2002-2003, assurait que les Etats-Unis n’attaqueraient pas l’Irak tout en amassant des troupes un peu partout dans la région. Ce texte a été ensuite «machiné» par Pierre-Alexandre Loy et Nicolas Frize pour être projeté sur un mur de l’hôpital Saint-Lazare à Paris, à l’occasion des Nuits blanches 2004.

Emmanuel ADELY (France)
Le couteau entre les dents 5 min. 10 - 2004
Vidéo pour le DVD "361° de bonheur" de Sabine Massenet,
«Le couteau entre les dents» est un appel à la révolution ; c’est un tract, un pamphlet d’une rare violence, dit son auteur, un hymne situationniste dit son auteur, ou plutôt c’est ce que voudrait être «le couteau entre les dents» car comme tous les appels à la révolution «le couteau entre les dents» est plutôt d’une rare naïveté, une sorte de combat perdu d’avance, admet son auteur, un acte citoyen totalement démodé pour faire de chacun de nous un homo politicus, et en cela «le couteau entre les dents» est absolument un échec, admet son auteur.

David ORTSMAN (France)
Ma sœur adore mon frère 3 min. 50 - 2006
Ma sœur a des gestes intrusifs envers mon frère, une attitude presque maternelle qui va le pousser à la violence.
Ils en resteront tous deux désemparés .

Cezar MIGLIORIN (Brésil)
Meu nome é Paulo Leminski (Mon nom est Paulo Leminski)
4 min. 30 - 2004
À la fois drôle et terrifiant, ce court-métrage met en scène un père (qui filme) et son fils (qui est filmé). Le père oblige l’enfant à réciter un poème de Paulo Leminski. L’enfant se sent obligé d’obéir et en même temps, il veut rester libre malgré la contrainte.

Pascal LIÈVRE (France)
Abba Mao 4 min. - 2001
Pascal Lièvre réalise le play-back de la chanson Abba Mao devant un fond rouge en se maquillant le visage lui-même en rouge. Texte de Mao Zedong ; extraits de citations du petit livre rouge chapitre XXXII - La culture et l’art - 1966

David ORTSMAN (France)
Une minute de silence 1 min. - 2004
Claire Chazal nous regarde, l’air angoissé, bouche ouverte, ses épaules se soulèvent et s’affaissent au rythme de sa respiration haletante, de plus en plus forte.
Un minute de silence anxieux au journal télévisé.

frédéric dumond (France)
téléfiction #4 3 min. - 2005
Les téléfictions sont un ensemble de pièces vidéos réalisées à partir d’émissions télévisées, principalement de séries américaines omniprésentes, parfois d’entretiens. Ce sont de courtes vidéos où chaque personnage se passe la parole, et produit ainsi un récit que le montage construit. Chacune est une fiction et un essai video qui utilise les émissions télévisées comme un matériau de travail brut. Il s’agit d’en isoler des fragments qui permettent de basculer les séquences retenues sur un tout autre plan narratif et conceptuel, de manière à constituer un univers totalement différent, tout en conservant la trace de son origine.

Germain HUBY (France)
Germain fait sa télé
Avec la participation d’Arte France développement pour l’émission Die Nacht de Paul Ouazan.

Série en plusieurs épisodes :
# épisode 6 : les informations (l’insécurité) 3 min.
# épisode 3 : les feux de l’amour 3 min.

«Mettre au jour la structure interne d’un produit télévisuel, c’est montrer que tout en connaissant ses mécanismes et les manipulations que ceux-ci provoquent sur le spectateur, on peut les aimer et leur attribuer une valeur, ne serait-ce que celle justement de pouvoir se prêter à l’analyse».
Dans cette série, qui se compose d’épisodes très courts, j’incarne un personnage dont le quotidien pourrait ressembler à celui de "monsieur tout le monde". Cependant, une sorte de dédoublement de la personnalité s’opère sur ce personnage qui ne s’exprime qu’avec les voix des protagonistes de la télévision.
Cette proposition souligne évidemment avec humour les effets de projection et d’identification du spectateur aux vedettes du petit écran. Ce personnage un peu fou, possédé par la télévision, incarne à l’extrême la fascination que nous avons tous (à différents degrés) pour ce médium. Mais cette démarche repose inévitablement la question de la représentation du réel.
La falsification que les médias opèrent par rapport au réel dissimule le plus souvent des intérêts politico-économiques pas toujours repérables.
En détournant les bandes-sons des programmes télé et en les plaquant sur les images de «mon quotidien», se produit un décalage opérant comme un filtre, qui permet au téléspectateur d’accéder à un autre niveau de lecture. La mise en relief de la bande-son dépouillée de son image d’origine (puissance de séduction) dévoile la pauvreté imaginaire, et révèle parfois les propos idéologiques ou les «messages» cachés derrière les apparences spectaculaires. 2000/2002

Tilo LAGALLA (France)
Partida 2 8 min. - 2001
Si l’art est la mise en oeuvre de la vérité (M.Heidegger), alors Lagalla est un artiste. Il nous propose ses vidéos, petits films démystificateurs, pour mettre à bas nos glorioles, nos vanités, nos centrismes et autres pathologies de la vie quotidienne. Regarder les images du niçois, c’est se retrouver en présence d’un gobie, d’un pigeon, d’une aubergine, d’une pomme de terre et d’un Lagalla qui pratique la vidéo comme un sport de combat.
Les films sont en niçois traduits de l’anglais, le français court-circuité et renvoyé au rang de patois : magnifique mise en forme du rapport local-universel. Lagalla élague les images, la narration, le verbe, pour garder le plus petit dénominateur humain commun. J.Arieri

EN BOUCLE SUR MONITEURS :

yann beauvais (France)
est absente 7 min. - 2004
Monobande de l’installation "Charleville" de la Maison Arthur Rimbaud à Charleville-Mézières. Production de la Ville Charleville et de "est-ce une bonne nouvelle". Convoquer la poésie comme nécessité, sans recourir à des images autres que celles de texte. Retrouver la force, les rythmes, l’affect de ce qui était, ce qui est en jeu dans cette poésie lorsqu’on la découvre. Aujourd’hui, lire Rimbaud, cela signifie partager ses expériences, ses désirs devenant les nôtres. Cela veut dire établir des liens ténus entre sa quête individuelle et les enjeux de la culture gay contemporaine. J’ai essayé de retrouver l’urgence de la poésie en sélectionnant des fragments de poèmes. Reliant des périodes distinctes dans ses écrits, je souhaitais donner envie de le lire de nouveau.

frédéric dumond (France)
prompteur 10 min. en boucle - 2002
Un texte défile à l’écran, à l’image des prompteurs des journaux télévisés. Le texte, coupé en segments, défile trop vite pour être lu dans sa totalité.

Edouard LEVÉ (France)
Anamorphoses 12 min. 30 - 2000
Principe : une feuille est posée sur un tourne-disque. Elle annonce une figure géométrique ((un carré, un rond...) ou un mot (un concept (réalisation, aveuglement...) ou encore un nom d’artiste ou d’écrivain)). Puis une deuxième feuille, vierge, est placée sur le plateau. Le mouvement du tourne-disque est lancé. Un dessin est réalisé où un mot est écrit sur la feuille en rotation. La feuille est arrêtée, et donnée à voir quelques secondes. Le dessin qui apparaît n’a qu’un rapport imaginaire avec ce qui a été annoncé, le modèle ayant été anamorphosé par le mouvement circulaire. Le processus est répété, explorant les rapports qui se tissent entre une figure et une légende qui ne coïncident plus.

Vincent ROUX (France)
2002
EU
Travelling musical sur les maisons fantômes de la ville d’Eu.
Mer Traversée musicale sur la mer Tyrrhénienne. Un jeune garçon dans ses pensées.
Champ
Plongée musicale à l’intérieur d’un champ de maïs.
Ciel
La vue en reflet et en musique d’un ciel japonais.
Route
La vitre d’un bus. Un homme dort face à un paysage qui défile. A nos oreilles, la musique de son sommeil.

 
 
 
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