la collection

beauvais yann - France

 

- Titre : Transbrasiliana
- Année : 2005
- Durée : 557 min.
- Données techniques : triple projections et photos composites
support de tournage : DV
support de diffusion : DVD
couleur, sonore
Installation live
triple projection qui comprend dans sa forme installée des photographies découpées (300) et une triple projection. (3 x 3 heures)

La découverte du Brésil depuis quelques années m’a conduit à interroger ma pratique cinématographique autant sur les manières de filmer que sur ce qui est filmé.
Il n’y a pas un Brésil, ou plus exactement il y a un Brésil de fantaisie pour l’occidental blanc ; aux côtés de cette image, il y en existe d’autres pour les autres races et toutes ses représentations se modifient en fonction du fait qu’on appartienne ou non à la société occidentale.
Le Brésil se réduit pour beaucoup à quelques images. L’échelle du pays, la diversité des paysages, le métissage des populations, tout concourt à en faire une sorte de diffuseur inconscient d’images.

Il m’a semblé nécessaire de proposer un tissage d’images qui seraient avant tout des fragments, des lignes de fuite sur le paysage. Filmer à plusieurs caméras (au moins deux, celles de Edson Barrus et les miennes) sans pour autant recourir aux found footages.
Travailler le paysage dans ses ruptures géographiques ou temporelles, les durées de filmage dépendant des rencontres, des détours et des arrêts. Juxtaposer les manières de filmer autant que les manières de monter, filmer en passant, il ne s’agit pourtant pas d’un documentaire ni d’un journal filmé. La durée offerte permet de travailler des motifs et des thèmes en fonction de leurs surgissements. La question de la structuration d’une telle masse de documents s’effectue selon plusieurs formes d’organisation qui se chevauchent et se séparent en fonction du rapport entre les écrans — qui ne sont pas contigus (spatialisés)— mais qui peuvent se raccorder par le défilement de textes poétiques, littéraires, politiques en français et en portugais, qui traversent un écran, faisant signe à d’autres qui peuvent à tout instant surgir. Ces rapports du texte avec l’image modifient l’immersion. Ils travaillent, comme le font de leur côté les images, en modifiant les rapports entre spectateurs et images projetées.
Il n’y a pas d’écran privilégié (comme il n’y a pas de position privilégiée pour filmer) ; ainsi, se retrouvent flux et parcours, une transversalité, un regard diagonal qui erre d’un écran à l’autre.

Les textes sont de Clarice Lispector, Caio Fernando Abreu, Machado de Assis, Jomard Muniz de Britto, José Demacedo (MST), Joao Pedro Stédile, Le journal des MST, Folha de Sao Paulo, Folha on line, Jornal do Brazil, Jornal do MST, Frédéric Bourdier, Le Monde Diplomatique, Le Monde, Libération. Pour ce qui concerne le son et les musiques, on entend entre autres des chansons de Chico Buarte, Funk Favelas Prohibito 1 et 2, Jackson do Pandeiro etc...

 
 
 
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