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Baianagem - 36 min. 55 - 2007 - Hacked by Thanos Fz
la collection

BARRUS Edson - Brésil

 

- Titre : Baianagem
- Année : 2007
- Durée : 36 min. 55
- Données techniques :
support de tournage : DV
support de diffusion : DV/DVD
couleur, sonore

Ce film partage avec Formigas Urbanas et Making off, la représentation de certaines formes de travail, mais ici il s’agit de Saõ Paulo et non plus de Rio de Janeiro. Le film se limite à un lieu relativement restreint : une portion de l’avenida Paulista, mais dont il explore toutes les couches de haut en bas , et nous montre des travailleurs vaquant à leur gagne-pain quotidien. Travail du lever du jour à la tombée de la nuit ils sont le sang de la ville. Baianagem se comprend comme un travail mal fait. Les nordestins sont les baianos de Sao Paulo ; ils sont donc la main d’œuvre la moins bien payée. Dans ce film, Edson Barrus montre que les nordestins ne sont pas des mauvais travailleurs, ils sont simplement corvéable du matin au soir.
Le film prend littéralement son vol avec la descente de deux travailleurs le long d’une façade d’immeuble, et puis nous montre d’autre qui font un exercice en traversant l’avenida Paulista suspendu dans les airs, avant de suivre une corde descendant pour nous montrer des travailleurs cassant littéralement des pierres, et qui nous explique le son syncopé que l’on entendait tandis que les hommes volant traversait le ciel entre les immeubles. La caméra est libre, elle passe d’un plan à l’autre suivant une corde pour descendre le long d’un immeuble avant de revenir sur un homme suspendu qui se saisit de son portable avant d’entreprendre sa descente. L’enchainement des plans autant que des activités est rythmé par le passage du jour à la nuit avec la pluie qui interrompt un certain nombre d’activités tout en déclenchant d’autres. Dans la manière de capter un labeur, il y a toujours la trace d’une attention aux personnes filmées, s’attardant sur un arrêt dans le travail, une pause pour attraper une collation. Lorsque l’orage commence, et que les passants se précipitent pour se protéger, on se prend à penser à ce qui se passe hors champ, à côté et au-dessus. Le film annexe le hors champ quand bien même la caméra navigue dans le champ. Le film nous montre ainsi l’accomplissement d’un labeur au fil des jours, une production sans fin qui est cependant bien productive.
Il y a dans ce film un balayage de la caméra qui évoque par ses allers et retours, ou par ses zooms qui coupent le champ, les déplacements des ouvriers qui cassent les pierres autant que ceux qui les ramassent.
Lorsque l’orage surgit, les attitudes se transforment, ce ne sont plus tout à fait les mêmes travailleurs qui dominent le champ mais les employés de bureau qui défilent ou s’arrêtent afin de protéger de la pluie, tandis que d’autres fourmis urbaines continuent de tirer leur charge. Et puis comme toujours, on retrouve quelques plans attrapés au regard de celui qui sait voir la poésie dans la marche d’un homme dans un caniveau débordant, ou bien une moto -boy s’essuyant le visage avant de remonter sur sa moto.

yann beauvais

 
 
 
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