Titre : Trois fois.
Année : 2007
Durée : 21 min.
Données techniques :
support de tournage : DV
support de diffusion : DV/DVD
couleur, sonore
Un paysage :
Le Causse Méjean, vaste étendue dénudée, ouverte sur le ciel, plateau suspendu dans le temps et l’espace qui « mêle idissolublement à l’usage du promeneur, sentiment d’altitude et sentiment d’élévation »*.
Deux enfants :
Deux modèles ou figures en costumes improbables se déplacent dans cette immensité, y jouent, s’y perdent, s’y cachent. Au gré de leurs apparitions ils endossent tour à tour plusieurs rôles : Enimie, Enimia, la concubine, l’ange, Gondevald, l’évêque etc...
Trois nouvelles :
Des textes de Pierre Michon, récits « historiques », qui, à l’instar du paysage, semblent tourner délibérément le dos à la modernité et qui paradoxalement nous ramènent à la vérité nue de nos existences.
« L’humanité depuis qu’elle pense, dit la vérité et ment, fabrique des fictions et des masques. Je ne vois pas la moindre discontinuité entre mes moines d’Abbés, l’archéologue du X e siècle que j’évoque dans Mythologies d’hiver, et le libraire de Vent d’Ouest, sur lequel je n’ai encore rien écrit : ils ont les mêmes passions, les mêmes misères et les mêmes grandeurs, inhérentes à notre état. Ils diffèrent seulement en ceci : leur passion, leur croyance, ce qui les tient sur deux pieds, s’appelle Dieu pour mes Abbés, le Savoir positif pour l’archéologue à barbiche, et la Littérature pour le libraire. Cela, qui est ma propre croyance en quelque sorte, j’aime qu’on puisse le lire en filigrane dans ce que j’écris. »
Pierre Michon
* Julien Gracq : Les carnets de grand chemins (le causse Méjean)